Depuis quelques semaines, le soleil a refait son apparition avec sa cohorte d’insectes. Comme vous avez pu vous en apercevoir, j’attache beaucoup d’importance à l’animation du jardin par les animaux sauvages ou domestiques : ils mettent de la vie dans le jardin. Depuis mon enfance, un insecte m’a toujours fasciné : le papillon.
Parler de papillons à des jardiniers et favoriser leur développement dans un jardin peut paraître contradictoire, mais aujourd’hui, j’aimerais vous sensibiliser à leur cause et vous encourager à prendre le temps de les observer. Voir un papillon sortir de sa chrysalide reste pour moi un spectacle extraordinaire. Les observateurs remarquent qu’il y a de moins en moins de papillons. Il est donc très important de préserver ces insectes qui sont des pollinisateurs comme les abeilles et les bourdons.
Afin de favoriser la venue et la reproduction de papillons dans son jardin, il faut respecter quelques règles.
Les papillons étant des animaux au sang froid, ils ont besoin de chaleur pour emmagasiner l’énergie nécessaire pour voler. Pour cela, ils aiment s’exposer au soleil sur les plates bandes bien exposées.
Pour faciliter leur butinage, créer des sites abrités du vent (haies). Votre jardin aux papillons doit comporter des plantes nectarifères qui fournissent le nectar, liquide sucré, dont ils se nourrissent et des plantes hôtes sur lesquelles ils déposeront leurs oeufs et dont s’alimenteront les chenilles.
Les chenilles l’ennemies du jardinier, mais pour pouvoir contempler les papillons dans son jardin il faut accepter le sacrifice de quelques plantes. Les chenilles sont souvent très intéressantes à observer et leur variété est étonnante.
Dans un jardin d’agrément, la diversité des plantes, les prédateurs naturels (oiseaux, batraciens, …) font que les dégâts liés aux chenilles ne défigurent pas le jardin. Pour le jardinier
amateur de potager, je peux comprendre la difficulté de concilier légumes et « élevage de chenilles ». Dans ce cas, moi, je ramasse à la main les chenilles indésirables et je vais les relâcher dans un milieu sauvage. En aucun cas je n’utilise de pesticides, nocifs pour toute la faune. Les papillons sont très sensibles aux perturbations de leur habitat naturel, ils sont de très bons indicateurs de la santé des écosystèmes.
Afin de privilégier un papillon et sa chenille vous pouvez planter leurs plantes hôtes et nectarifères. Certaines espèces sont polyphages et se nourrissent de tous types de plantes très différentes. D’autres sont oligophages et apprécient uniquement les plantes d’une même famille. Un dernier groupe est dit monophage et ne se nourrit que d’une seule espèce de plante. Les plantes hôtes sont souvent des espèces sauvages locales et horticoles. Un jardin planté d’espèces étrangères n’attirera pas les papillons de nos régions.
Plantes hôtes typiques de la région et leurs papillons :
- Ortie (Paon du jour, Vulcain, Petite tortue…)
- Fenouil (Machaon..)
- Graminées, Prunellier (Le flambé)
- Chou (la piéride du chou)
- Genêt (La Phalène blanche)
- Ajonc (Azuré)
- Bruyères, Saules (Grand Mars changeant)
- Géranium sauvages, plantains, noisetier, capucine….
Les plantes nectarifères fourniront aux papillons adultes le nectar dont ils se nourrissent : Aster, Valériane, Sauge officinale, Marguerite, centaurée, scabieuses, trèfles, Achillée, Chèvre feuille…
Dans mon jardin, les plantes qui les attirent le plus sont les Buddleia encore appelés Arbre aux papillons . Je crois que c’est pour cette raison que je les collectionne. Ces arbustes de 1 à 4 mètres, fleurissent de mars à octobre, ils sont tous très parfumés. Une terre ordinaire leur convient avec une exposition ensoleillée. Le feuillage peut être caduc ou parfois persistant.
- Buddleia salvifolia : Feuille duveteuse vert grisâtre, fleur en petits bouquets mauves.
- Buddleia crispa : feuille duveteuse, fleurs roses ou lilas.
- Buddleia alternifolia, aux longs rameaux souples, fleurs mauves.
- Buddleia davidii : de nombreux cultivars avec des fleurs allant du blanc, au rose, au pourpre foncé, au bleu violet…
- Buddleia globosa : fleurs en capitules arrondis jaune orangé, feuillage persistant.
- Buddleia x weyeriana ‘sungold’ livrée verte ou vert grisâtre, fleurs jaunes groupées en têtes sphériques à l’extrémité des rameaux.
Afin de permettre à certains papillons de passer l’hiver à l’abri, il est conseillé de garder du lierre sur certains murs ou sur quelques arbres.
Quelques m2 de végétation naturelle permettent de protéger quelques papillons. Faucher à la fin de l’automne.
Pour les personnes qui souhaiteraient réaliser chez elles un refuge à papillons, une association VIVARMOR NATURE, agréée pour la protection de l’environnement peut vous aider : une chartre a été mise en place pour la préservation des papillons, elle vous conseillera.
Pour tous renseignements :
Vivarmor nature
10 Bd Sévigné
22000 Saint Brieuc.
Site internet : www.vivarmor.fr.st
Bonne observation et n’oubliez pas vos appareils photos !
Claire
