Tous les bons jardiniers n’auront pas manqué de regarder de quel côté était tourné le coq du clocher le dimanche des Rameaux, Sul ar Bleunioù.
Chacun sait en effet que c’est dans cette direction que le vent soufflera les trois quarts de l’année.
Cette fois, il pointait faiblement vers l’ouest.
On aurait dit autrefois qu’on aurait du beau lin car cette plante, qui fit la richesse du Trégor, demande effectivement des arrosages fréquents. Nous voilà donc rassurés contre un risque de sécheresse et le week-end de Pâques a bien confirmé cette croyance populaire.
Maintenant, il nous faut de la chaleur. Là encore, on sait qui nous l’apporte : c’est le coucou. On dit justement qu’il arrive, une semaine avant Pâques : Sul ar bleunioù / loj ar goukoug e koad ar Rannou.
Le dimanche des Rameaux, le coucou loge dans le bois de Rannou. Signe également de réchauffement, les vipères sortent de leur léthargie au même moment. Sul ar Bleunioù / Dispak an naered e-maez ar c’hleuzioù, le dimanche des rameaux, les vipères sortes des talus.
Cependant, la semaine sainte entraîne souvent un regain de froid, c’est le frimas du coucou, skoulad ar goukoug. Alors les vipères rebroussent chemin dès le dimanche suivant : Deiz sul Vask / Eont e-barzh gant kalz a c’hast, le dimanche de Pâques, elles retournent à l’abri à toute allure.
Fatigué et enroué, le coucou va nous faire encore patienter un peu avant de célébrer les beaux jours sur un air de : coucou, coucou puis de : tok plouz, tok plouz, chapeau de paille, et parsemer les prairies et les talus de joli coucous et jacinthes bleues et parmes. Alors, on pourra sortir nos outils de jardinage pour de bon et se couvrir quand même, car en avril / on ne se découvre pas d’un fil !
DG