Amenez une part du Japon chez vous avec un bonsaï, un arbre nain qui a toute la beauté d’un grand. Il n’est pas si compliqué qu’on le pense de le conserver en bonne santé, bien au contraire. Ces arbres dont la hauteur n’excède dans certains cas même pas 15 centimètres sont à la portée de tous. Achat, entretien, taille, rempotage… Voici 4 étapes clés pour entretenir un bonsaï.
Tout savoir pour conserver et entretenir le bonsaï :
Un bonsaï, ce n’est rien d’autre qu’un arbre (voire un arbuste) que l’on cultive en pot toute sa vie. Cette pratique nous vient du Japon.
Parce que les ressources sont limitées, en particulier au niveau du volume du pot, le sujet forme des feuilles de plus en plus petites alors que sa ramure s’étoffe, en prenant un port plus trapu que la normale, dû aux tailles répétées.
Et justement parce qu’on le taille, comme un arbuste que l’on garde en pot et qui pousse trop, le phénomène s’accroît au fil des ans.
C’est ce qui se passe dans la nature, chez les arbres poussant dans une fissure de roche et qui sont régulièrement broutés par les chèvres : ce sont de véritables bonsaïs ! Ainsi, en jouant avec cette faculté de la nature, l’arbre en pot finit par ressembler à un vénérable sujet, très décoratif.
Les bonsaïs s’exposent au Japon
A Tokyo au Japon a lieu chaque année une exposition dédiée exclusivement aux bonsaïs.
Elle est organisée tous les ans au mois de février par la Nippon Bonsai Association. Rien de bien nouveau au Japon puisque la première édition s’est déroulée en 1914 !
3 types de bonsaï pour débutants
Si vous débutez, n’achetez pas un bonsaï trop cher. Rien ne vous empêche ensuite d’investir dans une plante plus âgée, quand vous maîtriserez les bases.
« Trois différents types de bonsaï «
- Les conifères :Parce qu’ils poussent vite et supportent bien la taille, ils permettent au débutant de vite saisir les effets de celle-ci. Les métaséquoias (ci-dessus), proches de l’if mais à feuilles caduques, et plus faciles à cultiver, ont bon caractère et sont beaux même en hiver.
- L’érable du Japon : ACER – Chouchou des amateurs de bonsaïs, il pousse presque à vue d’oeil et se prête à toutes les formes. Les jeunes pousses sont colorées et en automne, c’est un feu d’artifice. Il est moins sensible que les autres essences d’arbres employées en bonsaï.
- Les arbustes à baies :Le pernettya (ci-dessus), les cotonéasters, le myrte, et bien d’autres arbustes à port naturellement trapu constituent des plantes de choix pour commencer un bonsaï. Leur forme ressemble déjà un arbre miniature et ils résistent très bien en pot.
Comment entretenir un bonsaï en 3 étapes :
Jacques Galinou, pépiniériste de bonsaïs installé à Sainte-Livrade-sur-Lot, et chez qui la plupart des images de ce dossier ont été prises, souhaite démystifier le bonsaï.
Bien sûr, on trouve comme lui des maîtres du bonsaï, capables de produire de vieux arbres à la silhouette impressionnante. Mais pour garder un bonsaï en bonne santé, il n’y a ni techniques secrètes, ni tour de main vraiment compliqué.
- Arrosage et taille: l’arrosage est très important : parce que le pot est petit, il faut arroser souvent, et un bonsaï qui a soif ne tarde pas à mourir ! Si vous vous absentez, il vous faut confier votre bonsaï à une personne attentive ou trouver un moyen de le préserver d’un dessèchement inopiné. La taille est nécessaire pour éviter que l’arbre ne perde son caractère nain. Pour arriver à un bon résultat, il suffit de le tailler très souvent, comme pour reproduire le broutement incessant d’une chèvre.
- Maîtriser la ligature: la ligature, avec des fils de cuivre qui servent à modeler la forme des branches, a ses partisans et ses détracteurs. L’emploi de fil de cuivre permet de gagner des années, puisqu’on évite de former la branche en taillant tout ce qui ne se dirige pas dans le sens souhaité. Mais elle fragilise les branches et son utilisation n’est pas sans risque : le fil rentre dans l’écorce si on le laisse trop longtemps.
- Renouveler la terre: régulièrement, la terre du bonsaï doit être changée. Il n’est pas forcément nécessaire de rempoter le bonsaï dans un pot plus gros. Renouveler la terre, qui est une mesure radicale pour une plante en pot, se révèle en effet le meilleur moyen de faire pousser le bonsaï car il va former de nouvelles branches, que l’on va tailler aussitôt ! Un bonsaï, finalement, c’est un paradoxe : une plante que l’on encourage à pousser mais que l’on taille sans cesse. Un dernier détail : il a horreur des fortes intempéries car c’est un arbre fragile. Placez-le à l’abri des courants d’air et des températures extrêmes.
Le rempotage du bonsaï :
C’est le geste le plus délicat dans le maintien d’un bonsaï, car il doit être précis. Il peut s’effectuer en pleine végétation, comme ici, mais il sera plus prudent, pour commencer, de le faire en fin d’hiver.
- Commencez le rempotage de votre bonsaï en sortant le plant du pot :Il faut éviter de tirer sur la motte comme une brute afin de ne pas abîmer les racines. Celles-ci doivent former un tapis très dense pour justifier le rempotage.
- Démêler les racines :À l’aide d’une petite griffe à main ou d’une fourchette recourbée, peignez les racines pour les séparer et mettre de l’ordre dans la masse enchevêtrée, tout en retirant un maximum de terre.
- Préparer le mélange :Il existe des terreaux à bonsaï dans le commerce mais on peut faire son propre mélange : 2 parts de terreau, 2 parts de terre un peu argileuse et 1 part d’une matière poreuse.
- Obturer les trous de drainage : Posez une petite grille sur les larges trous pour empêcher les racines de passer à travers. Notez qu’un pot à bonsaï digne de ce nom comporte plusieurs trous, et de fort diamètre.
Aménager un dôme : Façonnez une motte de terre au centre du pot arrivant jusqu’au niveau du rebord. Elle sert ici à donner un effet de colline à la mini-forêt qui y sera juchée.
- Positionner l’arbuste :Placez-le dans le pot, et vérifiez que sa position soit esthétique. Vous pouvez encore retirer de la terre en excès autour des racines, s’il en reste beaucoup, avant de replacer le sujet dans la position que vous souhaitez.
- Compléter le mélange :Apportez de quoi combler les espaces entre les racines et entre la motte et le rebord intérieur du pot. Placez les éléments de décor (pierre, mousse) et peaufinez le tout.
- Arroser copieusement : Inondez le bonsaï en faisant couler de l’eau en pluie douce (pas au jet!). Tenez la terre humide jusqu’à reprise complète et placez le pot à l’ombre et à l’abri des courants d’air en attendant la reprise, qui ne saurait tarder.
Comment tailler un bonsaï :
Selon que le sujet a atteint sa forme définitive ou pas, la taille à effectuer n’est pas la même. La taille de formation est la plus délicate.
- Sur un sujet formé :La taille consiste à raccourcir les tiges trop longues qui « sortent » de la forme, comme on le ferait pour une haie, pour la rendre plus dense et affiner la silhouette du sujet. On ne coupe pas les feuilles, mais uniquement les tiges, d’où l’utilité du ciseau à bonsaï qui permet d’avoir un geste précis. Dès que les repousses dépassent de quelques centimètres, il faut tailler à nouveau, soit jusqu’à 10 fois dans la saison. Mais c’est une opération très rapide !
- Sur un sujet en formation :La taille permet de faire le tri entre les départs que l’on va garder parce qu’ils sont bien placés, et les pousses qu’il va falloir supprimer parce qu’elles gênent. Observez tout d’abord le bonsaï et déterminez les pousses à garder ou à supprimer en fonction de la forme souhaitée (en nuages, en cône, etc.). Procédez petit à petit. Plus la taille est régulière, plus elle est facile et plus le sujet aura belle allure : gardez le sécateur à portée de main.
Le saviez-vous ?
La technique de taille poussée à l’extrême donne même des mini-bonsaïs, que l’on appelle mame bonsaïs : ils tiennent dans une tasse à café !
Un outil indispensable : les ciseaux à bonsaï
Leur forme particulière leur permet de se glisser entre les feuilles pour couper des branches précisément.
On peut aussi couper du bois mort sans forcer car ils démultiplient l’effort.
Il existe des variantes à bras plus longs ou à bec plus court, inutiles pour le débutant.
Par C. Clairon – source : Détente Jardin n°116- p48 – Publié le 07/09/2016