Vous souhaitez récolter vos propres légumes et fruits. Une envie tout à fait légitime. Toutefois, cultiver son potager et son verger vous semble une tâche trop ambitieuse pour vous, débutant jardinier. Pas d’inquiétude ! Philippe Ferret anticipe sur les erreurs que vous pourriez commettre, pour vous assurer la réussite de vos futurs récoltes (bio) !
Extraits de la Newletter de Plantes et jardins. Mars 2017
Attention : erreurs à ne pas commettre !1- Négliger son solUn jardinier devrait avoir comme priorité de nourrir son sol au lieu de nourrir ses plantes. De fait, des apports d’humus seront toujours bénéfiques, qu’il s’agisse de terreau, compost, fumier bien décomposé… et ceci dans tout type de sol. Les engrais, de préférence organiques, seront employés, dès lors, avec parcimonie. Nul besoin de formule coup de fouet, comme le sang desséché, si le sol est bien pourvu en matière organique bien décomposée. Tout au plus l’apport régulier de corne ou poudre d’os, voire d’engrais à base de laine de mouton, tous à dissolution lente, sauront doper la végétation. Apportez-les pour cela en automne ou en fin d’hiver.Le respect du sol consiste aussi à ne pas chambouler les strates pédologiques par des bêchages intempestifs et invasifs. Ils perturbent en effet la microfaune et microflore si utile à la croissance des plantes, plus généralement l’équilibre et la vitalité de votre terre. Sachez aussi compter sur l’action formidable et gratuite des vers de terre. Pour eux, en particulier, apportez la matière organique en surface (ils se chargeront de l’enfouir) et ne tassez pas le sol. Si vous pénétrez dans les massifs, employez des planches porteuses afin de limiter la pression.2- Semer trop tôtTant que le sol n’est pas un tant soit peu réchauffé, inutile de semer les légumes semi-rustiques. Afin de faciliter son réchauffement, griffez-le pour l’aérer et couvrez-le en amont des cultures avec une bâche noire. Sinon, après une journée ensoleillée, tendez un film plastique ou voile de forçage. De même, montez vos tunnels maraîchers bien à l’avance.3- Planter trop tôtÉvitez les offres de légumes sortant de serre et proposés d’ores et déjà dans les points de vente. Selon votre localisation, soyez conscient de la date moyenne des dernières fortes gelées. En région parisienne et sans protection, inutile d’envisager la plantation des tomates, piments, aubergines et autres potagères frileuses avant la mi-mai, du moins la fin des fameux « Saints de Glace« .4- Laisser s’installer les adventicesDès les premiers redoux, les adventives ou mauvaises herbes germent et se multiplient à qui mieux mieux, certaines allant jusqu’à faire des graines comme la capselle et la cardamine. Désherbez ces rosettes sans attendre et soyez ainsi aux taquets, prêt pour vos futures plantations et le semis. Au besoin, griffez afin de décroûter les sols argileux et tassés par les pluies hivernales.5- Empêcher le sol de se réchaufferCertes, il n’est pas conseillé de maintenir un sol sans couverture, végétale ou organique, mais ne faites pas l’erreur d’appliquer un paillis sur un sol encore froid ou pire, gelé. Vous emprisonneriez ainsi le froid pour plusieurs semaines. C’est donc du temps et de la peine perdue. Appliquez toujours vos paillis sur sol réchauffé !6- Tailler trop tardN’attendez pas la montée de la sève, voire la floraison, pour tailler vos arbres fruitiers. La vigne qui débourre tard se manifestera lors d’une coupe tardive par un abondant écoulement inutile de sève. Ne dit-on pas qu’elle « pleure » ?7- Ne pas tenir compte des rotationsLa rotation des cultures consiste à ne pas planter au même endroit et deux ou trois ans de suite une même culture voire un même type de culture (légumineuses, plantes à feuilles, légumes racines…). Ainsi, vous ne propagerez pas les maladies, vous ferez varier la profondeur de sol épuisée par les différentes cultures. Faites également en sorte que la culture précédente profite pleinement à la suivante.8- Succomber à la frénésie printanièreLes points de vente et la montée de la sève vous inciteront certainement à des achats d’impulsion, surtout si un redoux durable vous fait croire à la fin des gelées. Résistez si vous ne voulez pas voir périr votre investissement ou si vous ne souhaitez pas vous escrimer à protéger au fil des jours vos acquisitions hâtives.9- Employer des variétés non adaptées à la régionPour le potager, il est important de choisir les espèces et variétés adaptées à votre terroir et climat afin d’être assuré de récoltes abondantes. Tous les piments ne produisent pas abondamment au nord de la Loire, tout comme les melons ou les aubergines… Les plants de votre maraîcher local seront assurément plus adaptés que les toutes nouvelles variétés promues par les généralistes ayant pignon sur rue.10- Ne pas s’occuper des gastéropodesLimaces ou escargots sont toujours là, en embuscade, prêts à dévorer en une nuit vos pauvres plantules de semis voire même les plants nouvellement plantés, tendres salades ou choux primeurs. Dispersez sur vos planches et sans attendre des nématodes contre limaces, réputés sans risque pour la faune et la flore environnante. Sinon, ayez recours à des astuces pour vous en débarrasser de manière plus naurelle.Philippe FerretCrédits photos 1, 2 : Vos idées Jardins |