Je n’ai jamais rien compris au calendrier des anniversaires de mariage !
Quarante ans : noces d’émeraude.
J’ai bien aimé. Donc, 41 ans, je me disais que logiquement, ce devait être encore plus intéressant. Eh bien, 41 ans, contre toute attente, il semblerait que ce soit noces de plumes car je me suis retrouvée avec 4 poules et 1 coq ! Enfin, pas n’importe quelles poules : des poules naines de collection, et livrées » éduquées » le jour J ! Et c’est vrai, qu’à bien y réfléchir, c’est un cadeau qui n’a pas de prix car leur éducation a demandé un grand investissement personnel, et n’est ce pas là ce qui fait la valeur d’un cadeau ?!
D’abord, prévoir une cabane suspendue à bonne hauteur, hors de portée de Maître Renard, et y enfermer les poules un certain nombre de jours afin de les familiariser avec les
lieux. Éviter de préférence de mélanger les races, les dominantes empêchant les dominées de manger. La mort dans l’âme, nous avions décidé de séparer les » Clairettes * » des Sebright. Opération délicate s’il en fût, au cours de laquelle les » Clairettes « , traumatisées, décidèrent de fuguer….
Après avoir vivement encouragé les chiens à les retrouver, chose dont ils d’acquittèrent avec enthousiasme, nous les incitâmes non moins vivement à abandonner les recherches…un petit tas de plumes nous faisant craindre le pire ! Fort heureusement, nous avions sous estimé la pugnacité de nos Clairettes qui faisaient leur réapparition quelques jours plus tard, menant leur vie comme si de rien n’était, côtoyant chiens et chats dans la journée, et se perchant dans les arbres dès que la nuit tombait…
Mais que devenaient donc mes Sebright pendant ce temps là ? Elles avaient tellement bien adopté leur nouvelle résidence qu’elles ne voulaient plus en sortir, et qu’il fallût toute
la ruse et la persévérance de leur papa d’adoption pour les convaincre de prendre un peu d’exercice ! Il y eût bien encore quelques moments d’émotion intense lorsque, revenant du fond du jardin avec une brouettée de bois, j’entendis des caquètements affolés, et vis notre gros molosse de Vartz le coq dans la gueule ! Mais plus de peur que de mal, il voulait juste jouer un peu et lui faire quelques papouilles en signe d’amitié …
Autre moment de panique lorsque nos poules, sortant affolées de la véranda, domaine des chats (quatre, quand même, au jour d’aujourd’hui !), le coq – toujours lui – manquait à l’appel. En fait, plus prudent et peut être moins curieux que son harem, il avait préféré ne pas s’aventurer en territoire ennemi!
Finalement, et à notre grand étonnement, tout ce petit monde vit maintenant en parfaite harmonie, se recherchant même les uns les autres, chacun ayant trouvé ses marques, et
connaissant ses interdits.
Messieurs, je ne pourrais que vivement vous conseiller d’offrir quelques poules à votre épouse. Non seulement elles nettoieront ses parterres de tous les insectes et autres gastéropodes nuisibles de la façon la plus écologique qui soit, mais en plus vous serez tellement occupés pendant plusieurs semaines, et plus si affinités, qu’elles seront sûres d’avoir la paix pendant ce temps !
* du nom de leur généreuse donatrice
ML